Visite du barrage de Tignes

 

Après les grandes parties de notre TPE, voici la visite du barrage de Tignes. Le vendredi 24 mars, après avoir pris rendez-vous avec M.AYMOZ Chrystian, nous sommes allés visiter le barrage. Nous pensons qu'en visitant cet ouvrage nous pourrions en apprendre un peu plus sur les barrages. Avec le plan vigi-pirate, nous ne savions pas si nous allions pouvoir rentrer dans le barrage. Finalement, grâce à M. BERCHET, qui travaille à EDF dans le secteur de Moûtiers nous avons eu les autorisations nécessaires.

   
 
•  photo prise lors de la visite du Barrage de Tignes
 

 

Tout d'abord, il faut savoir ce qu'est le barrage de Tignes. Cette retenue d'eau située en Savoie à 1790 mètres d'altitude, a été construite pendant les années 50. C 'est un barrage voûte en béton d'une hauteur de 160 mètres sur terrain naturel mais de 180 mètres sur fondations. Il a été construit dans une vallée étroite avec des fondations solides. Il a une portée de 296 mètres pour une épaisseur de 10 à 44 mètres suivant que l'on est à la crête ou à la base du barrage. Son volume de béton est de 632000 m 3 pour une retenue d'eau d'environ 2 millions de mètres cube. Ce barrage produit 1miliard de kilowattheure et permet donc de compléter la production d'électricité française.

Pour la visite, nous avions rendez vous à 15 heures sur le couronnement du barrage. A 15h15, nous avons commencé la visite. Tout d'abord, nous nous sommes réunis dans une pièce pour discuter de ce que nous allions voir et pour poser d'éventuelles questions. Nous avons donc demander beaucoup de choses concernant le type de géologie ainsi que les particularités physiques auxquels le barrage est contraint. La personne qui nous a fait visiter s'occupe de la partie électrique du barrage il n'a donc pas pu répondre à toutes nos interrogations. Cependant, il est ressorti que l'ouvrage repose sur une rive gauche stable, en très grande partie constitué de schiste et une rive droite moins stable, et donc sujet à beaucoup plus de surveillance. De part ces fondations, le barrage de Tignes s'est déjà déplacé de 15 mm au cours des 30 dernières années. Il apparaît que cette évolution irréversible peut être attribuée au mouvement de la rive droite.

   
 
- Schéma amplifié des mouvements du barrage. On voit nettement le déplacement dû à la faiblesse de la rive droite.
 

 

Le barrage de Tignes est un barrage voûte de 180 mètres de haut situé dans une vallée étroite. Il est utilisé pour compléter l'alimentation du réseau électrique en Savoie pendant l'hiver. Durant la fonte des neiges et l'été le barrage se remplit afin d'avoir une hauteur d'eau maximale utilisable durant la saison d'hiver. Le jour où nous y sommes allés, à la fin de l'hiver, le barrage était remplit à 53 % de sa capacité. Il y avait une hauteur d'eau de 80 mètres sur les 150 m possible.

Nous avons donc visité les galeries en commençant par le haut du barrage. Située à seulement 2 ou 3 mètres sous la route, la 1 ère galerie est un grand couloir parsemé de plusieurs instruments de mesure. Tous les 10 mètres , un fil à flotteur est tendu à la verticale dans le béton. C'est un fil à plomb inversé. Un fil est fixé au sol et la verticale est déterminée par un flotteur dans du mercure. Des instruments optiques permettent de relever ensuite chaque oscillation au 100 ème de millimètre près. Ces outils sont nécessaires pour surveiller de très près tous les mouvements du barrage.

 
•  photo d'un fil à flotteur
 
• Le fil à flotteur est attaché une centaine de mètre plus bas par des barres de fers implantés dans le béton
   

•  Schéma d'un fil à flotteur

 

Une fois avoir traversé la moitié du barrage, nous sommes arrivés dans la pièce centrale de l'ouvrage. Une petite pièce d'une dizaine de mètres de long qui contient les commandes électriques de l'ouverture des vannes. Comme le montre les photos que nous avons prises, des énormes vérins reliés en permanence à un système de commande permet d'orienter des vannes "lentilles". Ces vannes permettraient en cas d'urgence (crues, problème sur le barrage) de libérer rapidement de grosses quantités d'eau. Ce système d'évacuation rapide des eaux est très sécurisé. 2 alimentations électriques indépendantes, 1 groupe électrogène de secours, 1 autre groupe hydraulique, une commande mécanique, etc.…En dernier recours il existe une galerie d'évacuation dont le bouchon est prévu pour être dynamité.

 

Ces vannes sont testées régulièrement, pour éviter les dégâts dus à la montée importante de l'eau dans la vallée, un lac, qui est vidé avant la manœuvre a été creusé juste en aval du barrage, aux Bréviaires. Ce lac absorbe la quantité d'eau libérée.

Le barrage délivre dans l'Isère en permanence un minimum de 170 litres d'eau par seconde afin de respecter la faune et la flore existantes, c'est le "débit réservé".

   
 
•  Armoire à commandes des vérins hydrauliques
•  En bleu, les imposants vérins hydrauliques
 

 

Ensuite, nous avons pris un ascenseur pour descendre d'un étage. Les employés du barrage doivent emprunter un escalier de quelques 1000 marches toutes les semaines afin de vérifier d'autres appareils de mesures. Pour utiliser cet escalier très raide le personnel doit obligatoirement enfiler un baudrier et s'attacher à une ligne de vie.

   
 
•  Escaliers qui sont aujourd'hui remplacés par un ascenseur. Les personnes qui surveillent le barrage doivent encore l'emprunter chaque semaine.
 

 

Dans la partie basse du barrage, après les commandes électriques nous avons vu les commandes mécaniques des vannes. A la main, l'ouverture complète puis la fermeture prend environs 4 heures contre seulement 20 minutes pour l'électricité.

   
  • Commandes mécaniques des vannes du barrage  

 

Ensuite, nous sommes allés voir les "fuites" du barrage. Ce sont en fait les eaux qui s'infiltrent dans la roche de chaque côté de l'ouvrage. Ces infiltrations sont minimes, le barrage de Tignes contient 2 millions de m3 d'eau pour seulement une centaine de litres perdu chaque heure. Il est absolument nécessaire qu'un barrage aie des fuites si l'on veut éviter l'effet Renard. Si un barrage ne fuit plus, l'eau peu s'infiltrer très profondément dans la roche et fragilise ainsi les fondations.

Aussi ces infiltrations sont très surveillées, elles sont mesurées en permanence par un système à ultra-sons. Quand certaines viennent à disparaître, des sondages sont effectués pour en connaître la cause et les récupérer à nouveaux.

   
 
• chaque fuite est canalisée dans un petit canal où des appareils mesurent régulièrement la hauteur.
 

 

Après cette visite, une chose nous a beaucoup étonnés. Personne ne s'occupe en permanence de l'ouvrage. Par contre, la sécurité est toujours présente.

•  Le barrage est toujours très surveillé par de multiples capteurs. Le moindre mouvement est détecté, les fuites sont également très contrôlées. Tout ce travail est complètement automatisé.

•  Cette surveillance automatique est complétée par une surveillance humaine. Des rondes sont effectuées régulièrement.

•  Des équipes spécialisées viennent à intervalles réguliers faire des mesures de précisions complémentaires : pressions dans les roches, mesure de la position du barrage par rapport à des points précis placés dans la vallée. Ces mesures ont d'ailleurs permis de constater que la rive droite se rapprochait de la gauche. Des mesures sont actuellement à l'étude pour tenir compte de ce phénomène.

•  Des procédures très sécurisées sont également prévues pour vider rapidement le barrage en cas de nécessité.

Optimisé pour un affichage en 1024*768 sous internet explorer.

© 2006 Robin M. & Eric G.